Éric de la Noüe
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Un navire en direction de l'Espoir
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Le miracle commence à 12:55 minutes mais ne vous privez pas du contexte.

2012-05-17 - MIS À JOUR LE 2012-06-01 - SOCIÉTÉ
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Manifs étudiantes au Québec: les policiers ont eux aussi des enfants

Pendant l'émeute de Victoriaville, de jeunes manifestants prennent conscience que les policiers sont des êtres humains

J’explique à un manifestant aux majeurs enthousiastes la différence entre un révolutionnaire et un anarchiste

Aussi, pour les parents des étudiants en grève, la violence arrête brutalement d’être une vue de l’esprit

Quatre mai 2012, Conseil du Parti libéral du Québec. L’hôtel et centre de congrès Le Victorin est ceinturé d’agents de l’escouade anti-émeute de la Sûreté du Québec. Autour du périmètre, ça crie, ça hue, tambourine et claironne en plastique comme au hockey. Les étudiants sont en «grève générale contre le Parti libéral» qui veut augmenter leurs frais de scolarité de 75%. Ils doivent être deux, trois mille et il fait gris et lacrymogène.

Devant les policiers, un jeune homme défile seul au pas de l’oie, main levée comme un fasciste. Il porte le masque devenu signature du groupe d'activistes Anonymous et piqué au film V pour Vendetta… un masque qu'il porte sous ses lunettes! Conscient de la présence du caméraman, il se tourne vers les agents et leur fait deux doigts d’honneur qui, à défaut d’être menaçants, n’en sont pas moins énergiques.

En passant, ta mère t’a reconnu, mon garçon. Ton lavage est prêt.

Ci-dessus, «Monsieur Anonymous» pendant la manif présentée dans le clip en haut de page. Photo: Simon Villeneuve, selon une Licence de documentation libre GNU.

Ça y est. L'échauffourée est commencée. La manif étant déclarée illégale, la foule doit être dispersée. En première ligne, des casseurs masqués renvoient leurs fumigènes aux policiers. Des pierres sont lancées. En retrait, d’autres manifestants scandent à visage découvert des gentillesses destinées au premier ministre. Quelques uns sont attroupés autour d’un blessé étendu par terre. Le caméraman s’approche. Une jeune femme, masquée elle aussi, se place devant l'objectif. Elle a le ton du commissaire politique qui vous veut du bien.

«Dégage. Tu dégages. Pas de caméra, tu dégages.»

Il baisse sa caméra. Hors champ, on entend: «Je capotais après Radio-Canada, là.»

C’est vous, mademoiselle, qui venez d'ajouter ça? Personne ne l'ayant avisée de l’invention du téléobjectif, on peut quand même voir un plan du blessé.

Vingt-deux minutes de cinéma vérité

Je n'y suis pas mais c’est tout comme, à regarder un clip de style «caméra libre» tourné par Axel Royer-Gagné. Monsieur a l'oeil et son montage, sans voix off, ne me dit pas quoi penser. Le résultat est un exemple au superlatif de ce que peut être le journalisme citoyen et de ce qu’on appelle les médias alternatifs. Il faut dire qu’Axel Royer-Gagné est un ancien participant de La course Évasion autour du monde.

Dès les premières minutes, j’en vois assez pour saisir le modus operandi. En première ligne, des casseurs masqués, plusieurs pavés en main. Sur les arrières, d’autres manifestants à visage découvert, conscients à divers degrés que ça joue dur. Divers degrés? Oui. Avez-vous déjà été pris dans un mouvement de foule? Je vois une avant-garde qui sait parfaitement ce qu’elle fait, comme je vois plusieurs manifestants souffrant d’aveuglement, sinon d’inconscience. Et j’en vois d’autres sous le choc. Pour eux, la violence c’est la première fois qu’ils la goûtent et la respirent.

Eh, avez-vous déjà eu vingt ans? Vingt ans c’est l’espoir. Mais à cet âge on ne meurt jamais. Souvent, on a aussi beaucoup de difficulté à mesurer la réalité de la douleur des autres. Elle est une abstraction, comme leur bien. C'est l'âge où, comme les illusions, tous les rêves sont possibles. Et, dans la confusion, quelqu’un peut se faire piétiner à quelques mètres de distance sans que vous puissiez vous en apercevoir. La violence est une chose qui peut escalader vite. La scène n'est pas sur le clip d’Axel Royer-Gagné, mais un agent de la SQ se fera bientôt jeter au sol et frapper à coups de barre de fer.

Casseurs et les autres semblent bien organisés. Ils ont leur médic, une femme aux traits réguliers, encore jeune, mais que personne ne confondrait avec une enfant. Habillée en infirmière, stéthoscope et carré rouge inclus, elle est équipée d’une radio ressemblant à celles des policiers. Sur le front, elle porte des lunettes de ski pour se protéger des gaz lacrymogènes. Que vient-elle de vivre, de voir? Son visage trahit des émotions encore trop grandes pour son coeur. Doit-elle pleurer, être en colère, autre chose?

Médic? Elle me rappelle qu'il y a longtemps j'étais allé manifester devant le parlement de Québec. Toutefois, il ne m'était jamais passé par la tête d’apporter ma carte d’assurance maladie. Les temps changent.

Je classe les manifestants en trois grandes catégories. Les casseurs, les aveuglés volontaires qui, du bout des lèvres, condamnent les actes des premiers, et les idéalistes de bonne foi.  Les agents de l’escouade anti-émeute semblent avoir fait le même tri. Repoussés loin du Victorin, une poignée d’étudiants reprennent leur souffle. Ça fanfaronne encore un peu. Ils sont proches des policiers à pouvoir les toucher mais ceux qui lèvent les bras le font surtout pour faire le signe peace. Derrière eux, certains sont pourtant masqués. Ça n’en fait pas des casseurs pour autant. La police, elle aussi, a des caméras. Elle s’en sert pendant les manifs.

À trente secondes d’un miracle du coeur, Jack Bauer brille par son absence

Je viens de voir une femme s'approcher d’un des agents de l’escouade. Ils se parlent. Nous en sommes à la treizième minute du montage de Royer-Gagné et à quelques secondes d’un miracle humain.

Une seconde jeune femme apparaît à l’écran. Je l’ai vue plus tôt pendant l’affrontement, visage découvert brune belle et élancée, carrés rouge peinture de guerre sur les pommettes. V défiant, elle en avait d'étonnement devant la fermeté des policiers, leur libre arbitre, la force nécessaire et son contraire, toute entière comme les vingt ans qu'elle n'a peut-être pas. Madame n’est pas venue pour lancer des pavés ni faire mal. Et pour elle aussi l'adrénaline est retombée.

«Tsé, quand c’est ta job et que t'es payé pour faire ça, genre, là», dit-elle en parlant des policiers à un autre manifestant, masqué.

«Peut-être qu’y sont pas d’accord aussi.»

«Ben, non, certainement.»

On entend madame ajouter: «Mais, ça, nous autres on n’est pas [inintelligible] pour se faire tirer des affaires dessus.»

Et arrive l'instant. De derrière un masque à gaz, une voix.

«C’est clair qu’on est pas là pour vous autres.»

Voilée par le masque, la voix de l'agent semble bourrue mais sans méchanceté, celle d’un de ces vieux policiers qui ont vu neiger et atteint l’âge où on n'a plus rien à prouver à personne. Un second répète la même phrase. Les manifestants continuent à reculer, mais les policiers sont à retirer leurs étouffants masques.

«Tu veux-tu un linge pour nettoyer ton masque?»

Notre ami Royer-Gagné vient d’offrir un chiffon – rouge – à un agent qui l'accepte. Une ou deux banalités sont échangées au sujet de la qualité de leurs équipements anti-émeute respectifs, et l’agent rit: le sien est meilleur. Avez-vous déjà vu rire George Bush, fils? Comme lui, l'agent rigole avec les épaules. Mais il rit avec les yeux, aussi. À sa gauche un collègue le regarde avec un étonnement télégénique. C'est un autre bonhomme, un peu de ventre. La scène vaut cent piastres. En même temps, si elle relève du morceau d'anthologie, elle n'est pas écrite selon le scénario auquel nous avons été habitués. Nous sommes loin du Jack Bauer de 24 heures chrono, exécutant de sang-froid un collègue au nom de la raison d'état et à la torture presque aussi enthousiaste que le coup de feu.

Les policiers avancent lentement, en rang lâche, pendant que les jeunes reculent à même vitesse, chantant Un Musicien parmi tant d'autres. On a mis quelqu’un au monde, faudrait peut-être l’écouter. Entendez-vous? Des voix de jeunes femmes, ça? Pour qui a les tempes grises, ce sont des voix de jeunes filles. Des pinouches. Il y a un battement de paupières, c’était ces enfants pour lesquels on se levait la nuit, leur dire que c’était juste un mauvais rêve, que Papa-Maman sont là.

On a mis quelqu’un au monde, peut-être serait-il aussi temps de fermer sa télé et lui parler.

La nuit tombe. L’air est humide et pleuviasse. Sur le terrain d'une résidence privée, les policiers sont déployés de façon à interdire aux jeunes un retour vers un hôtel qui n’intéresse plus personne. Les agents sont fatigués et la situation n’exige rien de plus que le pilote automatique. Le policier qui a accepté le chiffon tantôt tient encore son fusil à cartouches anti-émeute comme à l’entraînement, crosse contre le bras et canon pointé au sol, mais ses yeux rient toujours.

«Ça me rappelle ma jeunesse, ça, ma chère.»

«Harmonium!», de lui répondre une voix de jeune fille. Notre caméraman éclate de rire et notre agent au regard souriant de répliquer que les vieilles chansons reviennent – pas Elvis, par exemple.

Plaît-il? Comment, pas Elvis? Là, c’est moi qui viens de parler devant mon écran. Je note votre matricule, Monsieur. C’est le 7659.

«Elvis, c’est plus moi,» précise-t-il.

Ah, dans le sens de mieux. Ça va aller pour cette fois-ci.

«Là, l'Internet, mon ami, je suis pas très très habile. Il faudrait que je demande à mon gars de me sortir ça.»

L'ami, c’est Axel Royer-Gagné, et ce qu’il faudrait que le fils lui déniche sur YouTube, du Harmonium. Un garçon? Les policiers ont eux aussi des enfants, certains font même des études supérieures. S’en suit un échange hallucinant où le matricule 7659 explique posément aux jeunes les effets des cartouches lacrymogènes de son fusil et qu’il peut être forcé de s’en servir, ne serait-ce que pour se défendre, genre, là, quand on reçoit des balles de billard. Ce n’est pas un monologue. Nous sommes témoins d’un échange où, tentativement, certains des manifestants prennent conscience qu’ils ont affaire à un être humain qui ne fait rien d'autre que son travail, avec empathie, et conscient des conséquences de chacun des gestes qu’il pourrait poser.

Vouloir tourner une pub de la Sûreté du Québec, impossible de faire aussi vrai ou plus attachant. Tellement, que notre égérie carrés rouge peinture de guerre sur les pommettes et un autre manifestant se feront photographier avec lui. C'est à 16:50 minutes dans la vidéo.

Difficile de lancer des pierres à un autre être humain, n'est-ce pas? Pour faire mal à l'Autre, il faut le diaboliser.

Es-tu là, Monsieur Anonymous? La différence entre un révolutionnaire et un anarchiste, c’est ça

Monsieur Anonymous à lunettes, es-tu dans le coin? En dirigeant ta colère contre les policiers, tu t’es trompé de cible. Connais-tu la différence entre un révolutionnaire et un anarchiste? Le premier travaille à renverser ou changer le système alors que le second ne fait que le légitimiser. Et, ici, soyons clairs. Qu’elle plaise ou non, le Québec a connu il y a cinquante ans une Révolution tranquille. Une révolution peut être également parlementaire.

Donc, le plan de financement des universités, ce ne sont pas les policiers qui l'ont préparé. C’est une oeuvre libérale, en parti, celui-là même au pouvoir et qui pourrait le perdre au profit de ta formation politique lors des prochaines élections. Imaginons un scénario où le prochain gouvernement en serait un péquiste, minoritaire, devant composer avec l’appui de Québec solidaire pour gouverner. L'application des lois de ce gouvernement serait confiée à ces mêmes policiers que tu viens de complimenter à coups de majeurs.

La discréditation de la rue. Pour les étudiants... et les suivants.

Aussi, je pense à la prochaine manif. Pour qui travaillent les casseurs? À qui profitent réellement leurs actions? Pensant avec la tête, je pourrais dire qu’une des conséquences de leur violence est de discréditer la rue aux yeux d’une partie du public, l’idée même du droit de manifester pacifiquement. Et action demande réaction. Un cadre juridique plus contraignant, par exemple, prêt pour le prochain groupe voulant manifester.

Sans chaos, difficile d’imposer une conception de l'ordre permettant que les trains soient à l’heure et la majorité, reconnaissante.

Avec le coeur, je pense à un moment de vertige pendant une émeute qui n'a pas encore eu lieu. Parce qu’il y en aura d’autres et que tous les policiers faisant leur travail en professionnel, comme le matricule 7659, sont les pires ennemis des provocateurs. Parce qu'ils appliqueront la force nécessaire, sans plus, et en se servant de leur GBS.

GBS? Ça veut dire gros bon sens. Ça s’est déjà enseigné dans les académies de police, je crois, l’exercice du jugement. On peut imaginer que ça s’enseigne encore.

Il y a longtemps, les Palestiniens ont rangé leur AK-47 et commencé à lutter contre l’armée israélienne à coups de pavés. Au niveau de la tactique militaire, c’était un non-sens. Mais aux niveaux psychologique et médiatique, diaboliquement efficace. Si je me rappelle bien, ils ont envoyé des enfants lancer des pierres à des soldats. Ça s’appellait l’Intifada.

Face à face dans la fumée, le moment de vertige durant la prochaine émeute

Viendra un moment où policiers, soient-ils provinciaux ou municipaux, pourraient être placés en infériorité numérique, dans une position intenable, et n’auront pas le choix de se défendre. Et dans le bruit et la fureur, vertige et confusion, une éternité une seconde, le temps s’arrête. La politique n‘est plus. Il n’y a pas de dialogue, juste l’adrénaline et la confusion. Deux êtres humains face à face dans la fumée.

Le policier est formé pour fonctionner dans des situations de stress intense. Sous certains aspects, son travail est toutefois beaucoup plus ingrat que celui d’un soldat. En une seconde, combien d’informations un être humain peut-il traiter? Tous les sergents-instructeurs au monde le savent. L’entraînement, c’est aussi et surtout pour ça: le conditionnement des réflexes.

Menace. Réagir. La neutraliser.

Débarquement de Normandie. Uniforme allemand. Épauler. Tirer. Rester en vie.

Le problème pour un policier, c’est que la menace ne porte jamais d’uniforme. Casseur ou innocent? Menace pour ma sécurité ou celle des autres? Est-ce celui-là qui a battu mon partner à coup de barre de fer? Parce que l’un et l’autre auront le même âge et le même carré rouge.

Non seulement il faut formuler les questions, il faut y répondre et prendre une décision.

Soit-il d’une escouade anti-émeute ou non, devant ce policier un étudiant. Loin de l’action, contrairement à l’agent, nous savons que cet étudiant n’est pas un casseur et ne lui fera pas de mal. Mais mesurez-vous la gravité de la situation? Lui, n’a pas eu le bénéfice d’une formation pour faire face à la violence. Sous l’émotion, il ne peut probablement pas mesurer quel geste peut être interprété comme une menace dans un environnement devenu dangereux.

Mon partner vient de se faire clencher à coup de barre de fer. Mon ami vient de se faire sortir de son auto-patrouille.

Avez-vous vraiment envie que je poursuive?

Pour la plupart d’entre nous, la violence est une abstraction. Voulez-vous savoir ce que ça sent, un être humain qui saigne abondamment? Le métal. Parfois, ça sent la pisse et la merde.

Quant aux conséquences de la violence, elles se font la plupart du temps sentir longtemps après qu’elle soit devenue anecdote pour tous, la victime et les proches exceptés.

Pour tous ceux de bonne foi, d’un côté comme de l’autre, et particulièrement aux étudiants qui sont en train d’acheter l'idée (vendue par qui?) que les policiers sont des salauds, je vous demanderais de réfléchir à cette profonde humanité dont a fait preuve cet anti-émeutier. Et de vous rappeler que le rôle d’un policier n'est pas celui d'un travailleur social, particulièrement dans un nuage de fumée où coups et pavés sont à pleuvoir dans la direction générale de sa tête. La police «communautaire», elle n’est pas déployée pendant les émeutes.

Quant aux policiers, je n’ai pas envie ni besoin aujourd’hui de leur donner de conseils. La nature humaine, ils la connaissent, comme la dynamique de l’affrontement et les consignes. Les casseurs vont tout tenter pour les obliger à commettre une bavure, une vraie, et un moyen parmi d’autres sera de commettre des actes affectant leur jugement. Nous comprenons-nous bien? Le but n’est pas qu’en retour un casseur se fasse neutraliser. Le but est qu’une égérie photogénique, la fille de quelqu’un, devienne dommage collatéral.

Dois-je le préciser? J’ai aussi pensé à la sécurité des policiers. Et si c’était un policier qui y goûtait pour vrai? J’oubliais. C'est déjà fait.

Policiers contre étudiants? L'idée a un sens implacable mais les bénéfices sont pour d'autres, loin des gaz lacrymogènes, des pavés et du son des os qui craquent. Loin de toutes ces victimes qui sentent le métal et la condition humaine. Radicalisation. Polarisation. Et, surtout, une monumentale distraction.

Écrivant ceci, j’en ai après tous ceux pour qui l’Idée avec un grand «i» compte toujours plus que les gens qu’elle est censée servir.

Aujourd'hui, je ne crois pas changer grand chose avec ce texte. Mais l'important c'est l'espoir. J'aimerais juste influer sur cette fraction de seconde, ce moment de vertige dont nous n'entendrons jamais parler parce que celui-là, aussi, finira bien.

Remarquez, à mon grand regret, la crise étudiante et la rue, on risque de s’en reparler. Parce que, entre autres, il y a deux réponses que je n’ai pas.

Imaginons une manifestation sans casseurs. Que fait-on quand on souhaite protester pacifiquement dans l’espace public, que le gouvernement déclare votre manif illégale, et donne l’ordre aux policiers de disperser la foule?

Ah.

Imaginons une autre manifestation, où casseurs ont pris l'habitude de se faire pique-assiette perpétuels au buffet de votre cause. Si c'est le problème, quelle est sa solution?

En ce printemps 2012, nous sommes dans une situation où les enjeux concernent chaque citoyen du Québec parce tout changement législatif affectera les libertés individuelles et collectives de tous.


Éric de la Noüe


Le droit à la divergence d'opinion et à la démonstration pacifique exercée par Monsieur Anonymous...

Si la manifestation est déclarée illégale, manifester devient un acte illégal. Mais à regarder la vidéo d'Axel Royer-Gagné, je n'ai pas vu Monsieur «Anonymous» faire quoi que ce soit qui, selon moi, nécessite judiciarisation. Et, personnellement, je n'interdirais pas une manifestation pour simples divergences de vues.

Précision pour le bénéfice des imbéciles: porter un masque de Guy Fawkes ne veut pas dire que l'on est membre d'Anonymous. Si vous me voyez porter un masque d'Iron Man, ça ne fait de moi pour autant un membre des Vengeurs.

...et un post-scriptum pour Monsieur Anonymous

Monsieur «Anonymous», j'ai cassé du sucre sur ton dos aujourd'hui. Remarque, en écrivant quelques lignes à ton sujet, j’ai toujours gardé à l’esprit que, question ridicule, j’ai certainement une ou deux couvertures du genre dans lesquelles je me drape à l’occasion. Et, si tu n'avais pas porté de masque, je n'aurais jamais ironisé sur ton ton lavage. JAMAIS. 'Fais que, si tes amis te taquinent, dis-leur que tu connais celui qui a servi de modèle à Clint Eastwood dans Gran Torino.

Cela dit, imagine un instant que je sois un de ces vieux bonhommes sympathiques à ta cause. Peut-être. Remarque, après les incidents dans le métro de Montréal, difficile de porter un carré rouge. Nous sommes arrivés à un point où même les grands-mamans tombent dans le piège de te détester.

Quant aux «aime-toi» à l'autorité, disons que je me suis rappelé avoir eu ton âge, quelque part avant une autre révolution, la française, celle-là. Ça ne veut pas dire que j'ai pour autant souscrit à l’idée de casser du curé. En conséquent, rien ne me prouve que tu sois casseur, membre d'Anonymous et leur contraire. Incidemment, précisons que se réclamer d'Anonymous n'est pas en soi un crime.

Tu es simplement symbole. Peut-être fais-tu aussi ton lavage toi-même. En fait, comme il n'y a pas que toi et moi ici, je ne suis pas sûr d'avoir envie d'admettre jusqu'à quel âge ma mère a fait mon lavage à moi.

Au-delà de ce que j'ai écrit sur cette page, je t’invite à louer Le Parrain, un soir de tranquille. Dans la colonne de droite, j'ai placé un extrait pour toi. De dire Don Corleone à son fils Michael: «J'ai refusé d'être un pantin, de danser au bout d'un fil tiré par des gros bonnets.»

Tellement de gens sont à dormir. Refuse d’être une marionnette. Tire sur les fils et regarde bien quelles mains les agitent.

Wake up.

Dans la redite le message: wake up.

Pense à ça, mon homme, comme au reste.

ELN


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1er juin 2012:

Deux éclopés de Victo moins un oeil plus un traumatisme crânien: portraits

Philippe Teisceira-Lessard et Gabrielle Duchaine
La Presse, 2012-06-01
Les éclopés de Victoriaville

«Sur le coup, ç'a été tout un choc pour ma famille et mes amis, mais ça aurait pu être bien pire. J'aurais pu mourir ou rester handicapé intellectuellement.»

- Maxence Valade

Téléjournal SRC: Les blessés du conflit étudiant

Vidéo ajoutée sur YouTube par RadioCanada le 1er juin 2012.

Un traumatisme crânien sévère, c'est comme ça:

Vidéo produite par la Fondation Martin Matte. Oui, c'est son frère.

Axel Royer-Gagné et l'oeil de la caméra

LCN ET CLAUDE POIRIER - ÉMEUTE À VICTORIAVILLE

«Des casseurs facilement identifiables»

Témoignages téléphoniques dérangeants à l'émission de Claude Poirier, un spécialiste en affaires policières et criminelles. Quelques jours après l'émeute. L'extrait n'est pas daté.

LCN ET CLAUDE POIRIER - ACCUSATIONS AU CRIMINEL, MONTRÉAL

«Le tiers ne sont pas des étudiants»

Extrait du bulletin de nouvelles de TVA du 27 avril 2012.

Monsieur Poirier est considéré comme un homme bien informé...

TVA Nouvelles

PROGANDE 101

«Dégage. Tu dégages. Pas de caméra, tu dégages.»

Vraiment? Dans un langage châtié, Claude Poirier répond au nom de Radio-Canada

«Vous vous êtes comportés comme des voyous parce que vous n'aimez pas la présence des journalistes.»

«Si vous n'aviez pas eu les médias d'information pour vous supporter au niveau de votre grève personne n'en parlerait.»

Et si vous n'aviez pas eu Monsieur Poirier pour les deux vidéos en haut de celles-ci, la nuance entre manifestants et casseurs serait plus difficile à exposer.

(Claude Poirier travaille pour TVA et non Radio-Canada.)

ALAN RAYES, MAIRE DE VICTORIAVILLE

«Une minorité, qui n’a rien à voir avec les enjeux défendus présentement, a réussi à transformer une manifestation qui se voulait pacifique et sécuritaire en une émeute.»

Réaction du maire sur les événements de la soirée, via le canal YouTube .

Clip découvert sur Dumont, émission du 14 mai

Les fois où j'ouvre ma télé, il m'arrive d'écouter l'émission de Mario Dumont en soirée. C'est en visionnant le programme du 14 que j'ai appris l'existence du clip d'Axel Royer-Gagné, présenté par Valérie Simard.

C'est donc à Madame Simard et/ou aux recherchistes de l'émission que vous devez ce texte. Autrement, la vidéo serait passée complètement en dessous de mon radar.

«Fausse démocratie dans la rue» avec Mathieu Bock-Côté»

Ci-dessus, un segment de l'émission du 15, où Monsieur Dumont et Mathieu Bock-Côté discutent de la «fausse démocratie de la rue» et de la démission de Line Beauchamp de ses fonctions de vice-première ministre et ministre de l'éducation du Québec lundi le 14 mai 2012.

Dumont le midi: conflit étudiant, loi spéciale et menace envers les médias

Un segment de l'émission midi du 16.

Mario Dumont et Gilles Duceppe: carré blanc et radicalisation du mouvement étudiant

Même jour.

Vidéos ajoutées sur YouTube par DroiteLigne.

Le Parrain: «J'ai refusé d'être un pantin»

Al Pacino et Marlon Brando, dans un film qui n'est pas que sur le crime organisé mais une métaphore de la société américaine dans son ensemble, plus particulièrement du déchirement causé par la Guerre du Vietnam.

À 2:17 sur le compteur: «J'ai refusé d'être un pantin, de danser au bout d'un fil tiré par des gros bonnets.»

V pour Vendetta

La bande annonce française du film. Avez-vous vu La Matrice? Mêmes réalisateurs.

Grève: développements au 20 mai 2012

Le resserrement de l'étau juridique

Mon texte a été rédigé le 15 mai en soirée et révisé le 17. Le 16 mai, le gouvernement Charest a annoncé son intention de déposer un projet de loi spéciale pour suspendre les sessions jusqu'en août et qui garantirait l'accès aux cours à ceux qui le désirent.

Le Barreau de Québec a lancé un appel au gouvernement de ne PAS adopter une telle loi.

Paul Journet, Denis Lessard et Tommy Chouinard, La Presse, 2012-05-16
Le gouvernement impose une loi spéciale

Denis Lessard, La Presse, 2012-05-16
Le Barreau demande à Québec de ne pas légiférer

TVA Nouvelles selon Agence QMI, 2012-05-16
Conflit étudiant: Les classes suspendues

TVA Nouvelles et Agence QMI, 2012-05-16
23e manifestation nocturne à Montréal: «Bloquons la loi spéciale»

TVA Nouvelles, 2012-05-17
Dispositions de la loi 78: des amendes salées pour les étudiants

Radio-Canada, 2012-05-17
La loi spéciale soulève craintes et interrogations à l'université Laval

Régys Caron, Journal de Montréal, 2012-05-18
Loi assommoir: amendes matraques au menu

PROJET DE LOI 78

Les amendes pour les contrevenants:

1000 à 5000$ pour les contrevenants.

7000$ à 35 000$ pour les dirigeants, employés, représentants, porte-parole d'une association étudiante, d'une association de salariés, d'un dirigeant d'un établissement ou d'un organisateur de manifestation.

25,000$ à 125,000$ pour les associations étudiantes, une association de salariés ou d'un établissement ou d'un organisme qui organise une manifestation.

En cas de récidive les amendes sont doublées.

Source: TVA Nouvelles

* * *

Philippe Teisceira-Lessard, La Presse, 2012-05-19
Anonymous attaque le gouvernement du Québec

«Hier soir, un compte Twitter se revendiquant du groupe de pirates Anonymous et surveillé par près de 600 000 internautes a demandé à ses sympathisants de lancer des attaques contre différents sites liés au gouvernement du Québec. Le collectif voulait ainsi exprimer son opposition à l'adoption de la loi 78, qui encadre ou limite le droit de manifester en public.»

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Au sujet du collectif Anonymous, faites-vous votre propre opinion:

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