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2012-06-05 - 06h50 AM Conflit étudiant et crise sociale: le début de la contagion?Grève générale illimitée déclenchée par le syndicat des employés de la Commission de la construction du Québec. Effective maintenant. Litige? Les coupes dans la masse salariale et le régime de retraite. Le Journal de Montréal, 2012-06-05 à 00h38 AM «Le syndicat des employés de la Commission de la construction du Québec (CCQ) a annoncé, lundi soir, qu’il déclenchait une grève générale illimitée à partir de minuit. Selon le Syndicat des employées et employés professionnels-les et de bureau (SEPB), le conseil d’administration de la CCQ a rejeté, lundi, la proposition du conciliateur.» Radio-Canada, 2012-06-05 à 00h57 AM Voici une grève, une vraie, qui annonce peut-être quelque chose de beaucoup plus inquiétant au Québec Alors, donc, la CCQ déclenche sa «#ggi #ccq». Les petits caractères en rouge sont des acronymes, précédés de ce que les usagers de Twitter connaissent comme un hashtag, aidant à identifier le contenu d'un tweet pendant les recherches par sujet. Depuis quelques mois, la majorité des tweets sur la «grève générale illimitée» des étudiants contiennent le «#ggi» et sont souvent accompagnés d'une autre étiquette: «#manifencours». L'allumette de l'inflation et la poudrière du niveau de vie En matière de grève et précision de la langue, trois choses. 1. Il est clair que la présidente de la CCQ, Diane Lemieux, n'a pas attrapé le, euh, virus, de la grève des leaders étudiants. Par contre, deux des principaux enjeux derrière le mandat de grève de la Commission sont les coupes dans la masse salariale et le régime de retraite. Les partisans de la rigueur intellectuelle seront tentés de me rappeler qu'une grève ne peut être faite que par des travailleurs. C'est exact. Les associations étudiantes n'ont jamais été des syndicats et c'est de conflit ou de boycott qu'il aurait fallu parler. Ceci dit... 2. Dans les prochaines années, demain, pour l'ensemble des employés québécois ayant un emploi décent et qu'ils soient syndiqués ou non, les baisses de salaire et un fonds de retraite qui... fond deviendront une tendance épidémique. C'est dans cet esprit que j'ai employé le terme de contagion. 3. Ajoutez à cette équation sociale les facteurs de l'inflation et de l'endettement. Les taux d'intérêts pourraient difficilement être plus bas et, pour certains, ils contribuent à un sentiment de sécurité illusoire. Dans les prochains mois, un des plus grands facteurs de pression sociale sera l'inflation des denrées alimentaires. Au supermarché, ce qui coûtait trois dollars il y a un an en coûte souvent maintenant près de cinq. Le citoyen moyen est endetté jusqu'aux oreilles. Comme les gouvernements fédéral et provincial. Les employés du secteur public, protégés par des syndicats, voudront faire valoir les intérêts de leurs membres. Ils demanderont plus à leur employeur, un employeur qui est quelque chose comme l'ensemble des citoyens. En théorie? Tout un débat. Mais c'est une certitude métaphysique que la facture, elle, sera envoyée à l'ensemble des payeurs de taxes. Aux prises avec le même malaise économique que les employés du secteur public, ceux du secteur privé risquent d'exprimer leur mécontentement autrement, à tout le moins dans un premier temps, en exigeant de payer moins d'impôts. Et la majorité dite silencieuse commencera à hurler. Dans un second temps, je ne serais pas étonné qu'eux aussi finissent par réclamer une aide gouvernementale. Mais comme les caisses seront à sec, qui pourra payer? Question sans réponse aujourd'hui. Mais, avant de penser à changer le monde, je vous suggérerais de commencer à réfléchir à la protection du vôtre. Pour ceux qui le peuvent. Des temps durs s'en viennent. Il vaut mieux être préparé un an à l'avance qu'une journée trop tard. Un iPhone de 2999$, qu'on jette à la poubelle après trois ans et financé sur 84 mois, ça ne se mange pas. Aux étudiants carrés rouges qui me lisent, je vous demande de faire votre propre réflexion sur comment un tel contexte pourra vous affecter, vous. Les hippies et la contreculture Peace and Love des années soixante, vous connaissez? Le mouvement hippie s'est effondré au début des années soixante-dix. Ils été obligés de commencer à travailler. Parce qu'ils n'avaient plus une Christ de cenne. On s'en reparle. Éric de la Noüe P.S.: J'ai bouclé ce texte dans la nuit du 5 juin. En complétant ma Revue de presse, je suis tombé sur un court billet de Richard Martineau, daté du 4 juin. Il a mis en plein dans le mille. Parlant du conflit étudiant, voici la citation que j'ai retenue pour la Revue: «Les manifestants disent que nous assistons au début d’un temps nouveau. Je suis plutôt de ceux qui croient que nous assistons à la fin du monde ancien.» Texte complet avec lien permanent ici
Conflit étudiant: retour à la programmation régulière. Peut-être.Richard Martineau, Le Journal de Montréal, 2012-06-04 EN PLEIN DANS LE MILLE: «Les manifestants disent que nous assistons au début d’un temps nouveau. Je suis plutôt de ceux qui croient que nous assistons à la fin du monde ancien.» Lysiane Gagnon, La Presse, 2012-06-05 «Les étudiants militants ont été très offusqués de se voir traités d'«enfants gâtés». Mais après plus de 100 jours de grève et quelques séances de négociation avortées, on peut juger l'arbre à ses fruits. Toutes les «offres» soumises au gouvernement par les leaders étudiants ont démontré que malgré les beaux discours altruistes des carrés rouges, ils n'avaient qu'un objectif, et un seul: faire payer leurs droits de scolarité par les autres, fussent-ils des contribuables à petits revenus, les étudiants-travailleurs du secteur professionnel ou les familles modestes bénéficiant du programme d'épargne-études.» Vincent Marissal, La Presse, 2012-06-04 «Mais là, franchement, ce n'est plus de la discipline. Nous sommes plutôt dans la soumission béate qui réduit ce qui fut jadis une grande institution politique en un complice d'un des pires fiascos ayant frappé le Québec depuis longtemps. Reste-t-il une seule personne au sein de ce parti, chez les militants, au caucus, au cabinet ou chez les conseillers, capable de se lever et de dire l'évidence: le roi est nu!» Régys Caron, Le Journal de Québec, 2012-06-04 «La reprise des cours dans les cégeps touchés par la grève des étudiants coûtera de 40 à 70 millions de dollars, estime la Fédération nationale des enseignants du Québec (FNEEQ). Il faudra embaucher de nouveaux enseignants pour remplacer ceux qui ne pourront pas se présenter au travail à la rentrée prévue à la mi-août; des enseignants qui seront soit en congé différé, de maladie ou de maternité ou qui ont pris leur retraite...» * * *
Spin, contre-spin et spin: Amir Khadir en autre chose que trente secondes au téléjournalÉric Duhaime, Le Journal de Québec, 2012-06-03 «Le dramaturge, romancier et enseignant retraité d’une école publique primaire, Pierre K. Malouf, publie cette semaine, aux éditions Accent Grave, un important essai sur l’unique député de Québec solidaire.» «Démasquer Malouf amorce alors un long et méticuleux travail d’enquête afin de révéler au grand jour le vrai visage du député de Mercier et celui de la gauche radicale dont il est le plus flamboyant porte-étendard.»
Prince Arthur - Les faces cachées d'Amir Khadir - Entrevue avec Pierre K. Malouf
Vidéo ajoutée sur YouTube par PrinceArthurHerald le 31 mai 2012. L'entrevue est conduite par Marc-Olivier Fortin, directeur des communications au Prince Arthur, un journal étudiant de droite à McGill. Le Prince Arthur, 2012-06-01
Spin-contre-spin, en rappel: Noémi Mercier, L'actualité, 2011-03-21 «Il est le cauchemar du PQ et le poil à gratter du Parlement. Pourtant, les Québécois se sont entichés du seul député de Québec solidaire. Portrait d’un homme de principes qui adore semer la pagaille.» Khadir: Négos étudiantes et intransigeance de Charest, c'est la faute du «monde patronal» Natasha Tatu, Le nouvel Observateur, 2012-05-30 «Pour lui, ce printemps d’érable qu’il compare à Mai 68, est un appel à changer de modèle: "Je n’ai pas de plan pour le Grand Soir, mais oui, il faut dépasser le capitalisme." D’après lui, c’est le monde patronal qui a poussé le gouvernement à l’intransigeance. Résultat: "Ils ont réussi à fédérer tous les mécontentements". Enthousiaste, virulent, à la gauche de la gauche, Amir Khadir serait-il le Mélenchon du Tabernacle? La comparaison le fait sourire : "Mais Mélenchon est un professionnel de la politique, n’est-ce pas ? Contrairement au Front de gauche, Québec Solidaire est issu du mouvement associatif. Chez nous, il n’y a pas de chef" précise ce médecin de 51 ans né à Tehéran, arrivé au Québec à l’âge de 10 ans.» Note: Jean-Luc Mélenchon est un politicien français d'extrême-gauche. Jean-Luc Mélenchon sur Wikipédia | Son blogue * * * Spin, contre-spin et spin: la gauche gagne le prix de l'intolérance sur les médias sociaux. Michelle Blanc reçoit la facture.Michelle Blanc, son blogue, 2012-06-01 «Je suis de centre droit, pour la hausse de frais de scolarité et pour la loi 78, malgré certaines clauses que je n’appuie vraiment pas. M’ayant fait rabrouer, crier des noms, des insultes et bien d’autres calamités, je commence à être beaucoup moins volubile sur les médias sociaux que je ne le serais normalement.» - Experte en médias sociaux, invitée régulière à la télé réseau, Madame Blanc était la darling des mêmes médias sociaux, sinon respectée par la majorité... jusqu'à ses prises de position dans le conflit étudiant, pourtant fort modérées. Gardant plus qu'un oeil sur Twitter depuis le passage de la loi 78, je peux vous confirmer deux choses. Un, la droite est capable d'être aussi intolérante que la gauche. Deux, en volume brut, le nombre de tweets insultants attribuables à la droite n'a aucune mesure avec celui de la gauche. UN DE MES TWEETS: Voir M. Bock-Côté: la droite a le monopole du réel et la gauche, du coeur. Insultons-nous sur Twitter! http://bit.ly/LYDznH Allez voir ça aussi: EXCELLENT «Le top 5 des comptes les plus retwittés (sur 127,336 twitts) 2277 @ASSEsolidarite * * *
Fédération des commissions scolaires: une pétition en faveur de l'éducation publique au Québec FCSQ - Déclaration en faveur de l'éducation publique au Québec «La présente Déclaration en faveur de l’éducation publique au Québec est inspirée de la contribution d’élèves, de parents, de syndicats, d’organismes socioéconomiques, de représentants du monde municipal et communautaire et d’autres partenaires du réseau scolaire, à la suite d’une vaste tournée des régions du Québec et d’un sommet visant une mobilisation pour une qualité accrue de notre système éducatif.» - 119 signatures, en date du 5 juin 2012, à 03h23. Gratuité scolaire et confiance envers les institutions Pascale Breton, La Presse, 2012-06-04 ««Imaginez si ce conflit avait été réglé en un après-midi, en février, tout ce qu'on aurait économisé comme ressources», lance-t-il. «La Finlande l'aurait probablement fait parce qu'il y a un degré de confiance élevé des étudiants et des gens en général envers les institutions», ajoute-t-il. Il souligne aussi à quel point les Finlandais sont attachés à la notion d'efficacité, aiment trouver des solutions et détestent la bureaucratie. Des valeurs à la base du «miracle finnois», explique M. Chaker dans son livre. Le Québec et la Finlande partagent des similitudes. Il s'agit de deux sociétés relativement égalitaires, mais cette idée commence à s'éroder au Québec. C'est peut-être l'un des problèmes à la source du conflit, selon l'analyse de M. Chaker. «Les Finlandais demeurent convaincus que chaque citoyen, quel qu'il soit, peut devenir président de la République, peut avoir un doctorat, indépendamment de son bagage socio-économique et familial.»» «La Finlande, qui dispose de peu de ressources naturelles, a misé sur le «développement des cerveaux», explique M. Chaker. «C'est un investissement pour la nation.»» - Mais, au Québec, nous avons un Plan Nord. * * * Leaders étudiants Avec les souverainistes dimanche dernier - mais sans partisannerie Marc Allard, Le Soleil, 2012-06-02 «M. Bureau-Blouin sera l'invité du Nouveau Mouvement pour le Québec (NMQ), qui organise demain midi [dimanche le 3 juin], à Montréal, une assemblée citoyenne spéciale intitulée «Un printemps nous unit, le monde nous attend!» Le président sortant de la FECQ s'avoue souverainiste: «Oui, je pourrais me définir ainsi». Mais il précise qu'il ne participe pas à cette activité «dans un but partisan», mais parce qu'il a été invité à se prononcer sur le printemps québécois.» Jeanne Reynolds, étudiante modèle pour le lieutenant-gouverneur du Québec Marc Allard, Le Soleil, 2012-05-23 «Lors d'une cérémonie la fin de semaine dernière à Saint-Hyacinthe, la jeune femme a reçu la médaille du lieutenant-gouverneur du Québec pour la jeunesse. Cette distinction souligne notamment l'excellence du dossier scolaire et l'engagement communautaire.» - Une vieille nouvelle, près de dix jours, et les italiques concernant l'engagement sont de moi. Toutefois, il y a quelque chose que j'aime bien dans cette nouvelle. L'idée de l'intégration et de la reconnaissance du talent quel qu'il soit. Dans un état policier, un vrai de vrai, sans état de droit, Jeanne Reynolds n'aurait jamais été honorée. * * * Denis Lessard, La Presse, 2012-06-05 «Analyste politique à l'Assemblée nationale pour la télévision Radio-Canada depuis 2005, Pierre Duchesne quitte la société d'État. En février, le reporter avait été réaffecté à Montréal pour septembre. Joint mardi matin, il a expliqué qu'il quittait Radio-Canada à compter du 15 juin, à la fin de la session parlementaire.» Michel Corbeil, Le Soleil, 2012-06-05 à 21h38 «Raisons familiales obligent, Pierre Duchesne quitte Radio-Canada et son poste d'analyste politique à l'Assemblée nationale.» «Dans les instants qui ont suivi son annonce, des «gazouillis» ont lancé le bruit dans Internet qu'il pourrait se retrouver en politique, au Parti québécois. Pierre Duchesne laisse tomber qu'il ne peut rien contre les rumeurs qui ont été lancés après que Radio-Canada ait annoncé son retour à Montréal.» |
À PROPOS Une sélection des nouvelles et prises de position essentielles pour suivre le conflit étudiant et le débat sur la loi 78 sans se sentir obligé d'y passer des heures. Au niveau éditorial, cette Revue de presse est contre la loi 78 mais pro paix sociale et résolument au centre. L'information n'y est jamais présentée au détriment des faits. La sélection retient des points vue divergents et fait aussi place aux médias dits «alternatifs». À cet effet, la Revue de presse a sept lecteurs: deux «X» de droite carrés verts, leurs enfants carrés rouges, leurs grands-parents, carrés blancs... et vous. - Éric de la Noüe.
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