|
Revue de presse La première minute
|
Le Conference Board of Canada vient de publier un document de sept pages recommandant à Montréal de se doter d'un Plan Sud équivalant au Plan Nord afin de raviver son économie.
Comme le Plan Nord? Vraiment?
Peu importe. Ce qui compte, c'est l'esprit du document. Montréal va mal, son économie stagne, et la métropole est un moteur économique essentiel non seulement pour elle-même mais l'ensemble du Québec sinon le Canada.
Le lien avec les manifestations étudiantes est là. Ici, je m'adresse aux partisans d'un Québec indépendant, les plus jeunes, particulièrement. On ne vit pas que d'amour et d'eau fraîche. Le cas échéant, l'idée d'une gratuité scolaire complète, avancée avec éloquence par Bernard Landry, elle doit bien être payée à partir d'impôts. Payés par qui?
Si toutes les industries choisissent de s'établir en Ontario et que l'Alberta la pollueuse n'est plus là pour payer la péréquation, vous allez rester colocataires longtemps, mes beaux grands amis.
Il y a trois jours, dans le comté de Lafontaine, 75% des électeurs n'ont pas voté et je me suis demandé si jouer à la démocratie, ou à sa revendication, n'était pas plus amusant que de la pratiquer.
- Éric de la Noüe
The Conference Board of Canada, Communiqué, 2012-06-14
Il faut absolument un «Plan Sud» à Montréal pour assurer l'avenir économique du Québec
«Le Québec a élaboré une stratégie de développement économique, le Plan Nord, pour ses régions nordiques, et c’est tout à son honneur étant donné la forte demande pour les produits de base et leurs cours élevés, explique Mario Lefebvre, directeur du Centre des études municipales et auteur de cette nouvelle publication. Mais le temps est venu pour le Québec d’adopter aussi un «plan Sud» pour la grande région montréalaise. Si Montréal bat de l’aile, ni l’économie du Québec ni celle du Canada ne réaliseront leur plein potentiel.»
«Mais voilà que Montréal est en panne, du moins comparée aux villes de convergence des autres provinces canadiennes. De 1987 à 2011, la croissance économique annuelle moyenne de la RMR de Montréal n’a été que de 1,8 p. 100, comparativement à 2,4 p. 100 pour l’ensemble du Canada.»
Antoine Robitaille et Isabelle Porter, Le Devoir, 2012-06-14
Charest dénonce une fois de plus la «banalisation de la violence»
Après sa sortie, le groupe Mise en demeure décide d'annuler sa participation à la Fête nationale
«À l'entrée du caucus libéral ce matin, Jean Charest a dénoncé de manière vigoureuse l'invitation faite au groupe Mise en demeure de chanter à la Fête nationale à Québec. Il a ensuite profité du point de presse pour condamner avec véhémence la «banalisation de la violence et de l'intimidation» qui, selon lui, prend racine au Québec dans la foulée de la crise étudiante.»
«Le spectacle annoncé – puis annulé – du groupe anarchiste Mise en demeure au programme du Party clandestin de la Fête nationale qui se tient en marge du spectacle principal de la St-Jean à Québec a piqué le premier ministre au vif.
Mise en demeure est l'auteur du pastiche de la toile d'Eugène Delacroix La liberté guidant le peuple où l'on voyait le député de Québec solidaire, Amir Khadir, tenir un fusil et Jean Charest, agonisant à ses pieds.»
Quand Amir Khadir foule un empereur nu - et mort
Ci-dessus, une capture écran de la page d'accueil du site de Mise en demeure. Le pastiche de l'oeuvre d'Eugène Delacroix, avec un Amir Khadir triomphant et un Jean Charest mort, sa personne humiliée, est on ne peut plus en évidence: Monsieur Charest est représenté sans pantalon. Cliquez ici pour voir une version haute résolution du pastiche.
Robert Dutrisac, Le Devoir, 2012-06-14
St-Pierre s’excuse auprès des artistes
«Si des artistes, des créateurs ou qui que ce soit se sentent blessés par les propos qui ont été rapportés, bien, je m’en excuse.»
«Ce que je dis à tous ceux et celles qui veulent que le carré rouge représente autre chose que la violence, bien, dites-le. Dites-le que vous ne faites pas la promotion de la violence et de l’intimidation...»
«Vendredi dernier, après que le conteur Fred Pellerin, invoquant la crise sociale au Québec, eut refusé de recevoir à l’Assemblée nationale le titre de chevalier de l’Ordre national du Québec, la ministre avait déclaré que M. Pellerin avait le droit de porter le carré rouge, «mais nous, on sait ce que ça veut dire, le carré rouge, ça veut dire l’intimidation, la violence.»»
Paul Journet, La Presse, 2012-06-13
Christine St-Pierre s'excuse pour ses propos sur le carré rouge
«Pressée de questions en Chambre, Mme St-Pierre a reformulé son syllogisme. Des gens qui portent le carré rouge ont commis des actes violents. Mais cela ne signifie pas que tous les porteurs du carré rouge, comme Fred Pellerin, commettent ou endossent de tels actes.»
...après avoir reçu une lettre signée par Céline Bonnier, Pierre Lapointe, Léa Pool, Michel Tremblay et quelques autres, genre 2600
Robert Dutrisac, Le Devoir, 2012-06-13
Violence et carrés rouges - Les artistes indignés par la ministre St-Pierre
«Nous nous trouvons aujourd’hui dans l’obligation de vous demander de présenter des excuses publiques pour ces propos démagogiques qui tentent de discréditer la légitimité du port du carré rouge et de réduire malhonnêtement le sens qui lui est attaché, méprisant du coup le choix réfléchi et affirmé de très nombreux membres de la communauté artistique québécoise.
Que la ligne de parti vous oblige à une certaine réserve, nous le comprenons, mais que vous prêtiez si facilement votre ministère comme tribune à ce type de propagande alors qu’il est chargé d'administrer et de représenter les intérêts du milieu culturel québécois, nous indigne profondément: vous n’êtes pas sans savoir que la grande majorité des acteurs de ce milieu arborent fièrement le carré rouge. Tout comme le Premier ministre se doit d'être le représentant des intérêts de tout un peuple (chose qui, malheureusement, est actuellement mise en doute au Québec), une ministre de la Culture ne peut se permettre de mépriser les artistes et les travailleu(rs)ses culturel(le)s qui fondent les raisons d'être de son ministère..»
PDF: La lettre et tous ses signataires, dans le serveur du Devoir
EN RAPPEL:
Sophie Durocher, Le Journal de Montréal, 2012-05-27
La peur rouge
Deux artistes connus, carrés verts, ont eu peur de prendre position publiquement.
La liberté pour tous, ou seulement ceux qui sont d'accord avec nous?
«Pourquoi vous ne le dites pas publiquement?», leur ai-je demandé. «Ce serait suicidaire. Si je m’affiche contre le mouvement étudiant, je vais être mis au ban par tous les gens de mon milieu », m’a répondu le premier. «J’avais écrit une longue lettre ouverte aux journaux où je disais le fond de ma pensée. À la toute dernière minute, j’ai décidé de ne pas l’envoyer. Je savais que si je la publiais, je ne pourrais plus jamais travailler au Québec après ça», m’a dit le deuxième. Et ils m’ont tous les deux fait promettre de ne jamais, jamais révéler leur nom.»
...et Christine St-Pierre retire donc sa lance
Le document est authentique, confirmé par Jean Charest:
Antoine Robitaille, Le Devoir, 2012-06-14
«Mme Marois, c’est la rue», lance Charest
«Au sortir de la période des questions, Jean Charest a confirmé l’authenticité du document dévoilé par l’opposition : «Lisez la feuille comme il faut, vous allez voir le choix», a-t-il dit. Puis, il a lancé: «Mme Marois, c’est la rue.» Son bureau a expliqué que le diaporama avait effectivement servi à une présentation du premier ministre, la semaine dernière, au Palais Montcalm, à Québec, devant «plusieurs centaines» de membres des cabinets politiques et de bureaux de députés libéraux.»
* * *
Les aventures de la famille Khadir
Tiens, ils ont appelé la police?
David Santerre, La Presse, 2012-06-14
Une enveloppe suspecte chez Amir Khadir
- La poudre blanche habituelle.
* * *
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement
- Nicolas Boileau
Dans le texte ci-dessous, l'auteur demande aux tenants d'un changement «révolutionnaire» au Québec d'en préciser la nature.
Christian Robitaille, Le Prince Arthur, 2012-06-14
Quelle révolution?
«Tous ces groupes marginaux ont des agendas bien précis qui diverge en fonction de l’intérêt particulier de chacun, mais ils ont une caractéristique commune: ils sont nombreux à prétendre faire partie d’un tout plus grand, à faire partie d’une révolution. Une révolution purement socialiste qui changera complètement le fonctionnement de la société québécoise déjà très sociale-démocrate. On l’appelle souvent le «printemps érable», une référence douteuse...»
Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l'œil de ton frère, et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton oeil?
- Nouveau Testament, Évangile selon Luc, 6, 41
Dans l'éditorial suivant, Le Prince s'en prend au corporatisme des associations étudiantes. Dans les faits, l'argumentaire est plus que défendable mais je n'ai aucune intention de trébucher dans les fleurs d'un tel tapis. Le nez trop proche de la vitre, Le Prince est en train de manquer l'essentiel...