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Sous-estimez Jean Charest et faites-vous couper l'herbe sous le pied

«Être premier ministre du Québec, c'est pas un concours de popularité», de dire dire Jean Charest dans une nouvelle publicité du Parti libéral du Québec.

Vraiment?

Cette pub est diffusée partout depuis lundi (le 18). On y voit un Jean Charest posé, expliquant «qu'être premier ministre du Québec c'est d'abord travailler dans l'intérêt de tous les Québécois» et «être capable de prendre de décisions qui sont souvent difficiles mais toujours pour le long terme - en d'autres mots être capable de prendre des décisions qui sont responsables...»

«En politique comme dans la vie, il faut avoir le courage de ses convictions», d'ajouter Monsieur Charest.

Hors contexte, la pub est très efficace et nous donne droit au meilleur de Jean Charest, formidable campaigner, capable de regarder l'électeur droit dans les yeux en promettant telle ou telle chose. On ne se rappelle pas d'une promesse en particulier - qui se souvient de la réingénierie de l'état québécois ou du désengorgement du système de santé - mais on se rappelle du sentiment de franchise qu'il dégage.

Dans la redite le message, Monsieur Charest répète deux fois «être premier ministre du Québec». Cette publicité est le coup de semonce du prochain concours de popularité au Québec - pardon, je voulais dire des prochaines élections. Et Monsieur Charest y reprend la thématique qui a fait le succès du Parti libéral: sa capacité à gouverner et faire fonctionner la boutique à l'opposé de celle du Parti québécois, inférieure.

Le problème, c'est que les libéraux sont au pouvoir depuis neuf ans. Et le pouvoir use. Ne serait-ce du conflit étudiant, polarisante distraction que je considère somme toute bienvenue pour les libéraux, il est probable que la longue liste de scandales liés aux gouvernements libéraux colleraient un peu plus à la chemise de Monsieur Charest.

Pendant la campagne électorale, conflit étudiant ou non, les péquistes ne se gêneront pas pour rappeler ces scandales au souvenir de l'électorat. Mon sentiment est aussi qu'il y existe désormais une nouvelle donne dans l'échiquier politique québécois. Pour la population, le Parti libéral n'est plus perçu comme maître dans l'art de faire fonctionner la boutique. Ses frais d'administration paraissent désormais un peu élevés.

Pauline Marois a-t-elle ce qu'il faut pour gouverner le Québec? Dans l'esprit des stratèges politiques, soient-ils libéraux ou péquistes, une partie de la lutte électorale se fera sur la capacité à gouverner. Le huit juin dernier, Madame Marois a tourné elle aussi une publicité à saveur électorale, un «message de Pauline Marois à l'occasion de la Fête nationale des Québécois» (elle est intégrée plus bas sur cette page). Une pub où, au niveau de l'image, elle amorce le virage de chef de l'opposition à première ministre, troquant ce faisant le carré rouge pour une fleur de lys.

La vidéo de Madame Marois a été ajoutée sur YouTube le dix-huit juin, un jour après celle de Monsieur Charest, peut-être un rappel que les libéraux sont meilleurs pour garder un secret que les péquistes, certainement un rappel que Jean Charest ne doit jamais être sous-estimé.

La lutte sera chaude. Et, n'en déplaise à Monsieur Charest, un concours de popularité qui se gagnera par la peau des dents. Ironiquement, Monsieur Charest a pour l'instant l'avantage. Lui signifier son congé signifie porter au pouvoir un gouvernement déterminé à faire l'indépendance, une indépendance qui, avec «l'éveil» généré par le conflit étudiant, semble possible.

Jetez un coup d'oeil aux nouvelles et autres vidéos ci-dessous. On s'en reparle.

Rappelons aussi que c'est TVA Nouvelles qui a scoopé tout le monde. De mémoire, j'ai vu la pub dimanche soir sur la chaîne LCN.

- Éric de la Noüe

Le Journal de Montréal, 2012-06-17
Jean Charest en mode électoral

«À peine la session parlementaire terminée, Jean Charest semble se lancer en campagne électorale. TVA Nouvelles a mis la main dimanche sur la publicité qui sera diffusée sur les différentes chaînes de télévision à compter de lundi.

Dans cette publicité, qui alimente la rumeur d'une élection à la rentrée d'automne, Jean Charest apparaît seul sur un fond blanc. Il dit que d’« être premier ministre, ce n'est pas un concours de popularité, c’est le moins que l’on puisse dire, surtout quand le Québec vit une période de turbulence», faisant référence au conflit étudiant et à la crise sociale qui en a découlé.

«Être premier ministre, c’est d’abord travailler dans l’intérêt de tous les Québécois. C’est être capable de prendre des décisions qui sont souvent difficiles, mais toujours pour le long terme. En d’autres mots, être capable de prendre des décisions qui sont responsables, quelles que soient les pressions.»»

Patrice Bergeron, La Presse Canadienne via La Presse, 2012-06-18
Jean Charest veut parler aux Québécois «sans filtre»

«Le premier ministre Jean Charest a justifié sa toute nouvelle campagne de publicité télévisée en affirmant qu'il est «important de s'adresser aux Québécois sans filtre et sans fioritures», tout en leur avouant qu'il n'est pas parfait.»

Benoît Aubin, Le Journal de Montréal, 2012-06-18
Charest lave + blanc…

«Les doutes qu’on pouvait encore entretenir sur la possibilité d’une élection à la fin de l’été ont été dissipés hier par une publicité de Jean Charest.

Cette nouvelle pub, éventée par TVA Nouvelles dimanche soir, roulait déjà à pleins tubes dans les médias sociaux hier, où elle fut vite baptisée «la pub de l’agent Glad».»

La Presse Canadienne via Le Devoir, 2012-06-18
Le PQ présentera aussi une publicité préélectorale

* * *

Joseph Facal, Le Journal de Montréal, 2012-06-18
Svp, enlevez-le, Mme Marois

- Le carré, Joseph?

- Oui.

- Ah. J'ai une vidéo où je ne le porte pas, tournée le 8 juin, mais c'est un secret.

* * *

Catégorie «on peut toujours rêver»

La Presse Canadienne via Le Devoir, 2012-06-18
Conflit étudiant: la FECQ lance un troisième appel à la médiation

«La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) a lancé aujourd'hui un troisième appel à la médiation au gouvernement Charest, seul moyen selon elle de résoudre le conflit qui oppose les étudiants et l'État québécois depuis plusieurs mois.

Une telle requête avait déjà été formulée par la FECQ les 1er et 23 mai derniers, quand des lettres avaient été envoyées en privé au premier ministre Jean Charest et à la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne.

Étant donné l'échec des deux tentatives précédentes — le gouvernement n'avait pas répondu aux demandes —, la FECQ a décidé de dévoiler ses intentions et d'essayer un nouveau canal de communication, l'espace public.»

Annabelle Blais, Journal Métro, 2012-06-18
La FECQ lance un ultimatum au gouvernement

«La FECQ a répondu à la publicité de Jean Charest diffusée depuis lundi qui rappelle «l’importance des convictions, du leadership et du courage politique, particulièrement en cette période de turbulence».

«Au lieu de faire des publicités, le gouvernement devrait prendre ses responsabilités en main et accepter de régler le conflit de bonne foi», a déploré Éliane Laberge, la présidente de la FECQ.»

Le fruit n'est pas mûr. L'a-t-il déjà été?

- On peut toujours rêver. Le fruit n'est pas mûr, il s'est pourri. De plus, plusieurs des gestes posés au nom du mouvement étudiant ont flambé parmi la population un capital de sympathie qui aurait été essentiel aujourd'hui.

- Vous me trouver dur? Lancer des pavés aux policiers et s'attaquer au bonheur des autres, genre le Grand Prix du Canada, sont des actions qui entraînent réactions. Quant au incidents dans le métro de Montréal en avril, incroyable, mais plus personne n'y pense. Il s'est passé trop de choses ce printemps.

- Il y a peut-être autre chose. La possibilité que le gouvernement d'ait JAMAIS eu l'intention de régler. Vous rappelez-vous à quelle date le projet de loi 78 a été déposé en chambre?

Projet de loi 78, étapes du projet

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Denis Lessard et Martin Croteau, La Presse, 2012-06-18
Loi 78: Québec et Ottawa critiquent la haute-commissaire de l'ONU

Navi Pillay, haute-commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme:

«Dans le contexte des manifestations étudiantes, a-t-elle dit, je suis déçue par la nouvelle loi adoptée au Québec qui restreint leur droit à la liberté d'association et à l'assemblée pacifique.»

La réponse de Christian Paradis, lieutenant de Stephen Harper au Québec:

«Ce qu'on appuie, c'est la primauté du droit. Lorsqu'une assemblée démocratiquement élue vote une loi, c'est ça qui doit primer. S'il y a des citoyens qui croient que la loi n'est pas constitutionnelle pour x ou y raison, on croit en nos institutions juridiques, ils peuvent contester cette loi-là.»

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LA FEUQ SE SERVIRA DES FESTIVALS...
Marie-Michèle Sioui, La Presse Canadienne via La Presse, 2012-06-17
La CLASSE et la FEUQ prévoient leurs actions estivales

«La contestation étudiante a commencé dans les rues enneigées, elle s'est ensuite transportée dans la gadoue et aujourd'hui, elle pourrait bien se retrouver dans une salle climatisée près de chez vous. À l'approche de l'été, les associations étudiantes adaptent leurs stratégies de mobilisation, et elles ont la ferme intention de diffuser leur message à l'ensemble de la population.»

Judith Lachapelle, La Presse, 2012-06-17
Des slogans étudiants originaux et colorés